Ce sujet fait partie d’une série de sujets de la bibliothèque de conversations de soutien. Avant d’engager la conversation, passez en revue les directives, y compris ce que vous devez faire si vous vous inquiétez pour la sécurité d’une autre personne.
Que remarquez-vous?
Vous remarquez qu’une personne qui vous est chère est financièrement instable, et que cela a un impact négatif sur sa santé mentale. Il se peut qu’elle mentionne des troubles du sommeil, des maux de tête ou des problèmes de santé, comme un manque d’énergie. Elle peut aussi présenter des signes de stress et d’anxiété (irritabilité, colère ou inquiétude extrême). Peut-être exprime-t-elle des sentiments de honte ou de culpabilité à propos de sa situation actuelle et du fait que celle‑ci affecte ses relations personnelles.
Que devez-vous savoir?
L’inquiétude financière est souvent un facteur de stress non reconnu en matière de santé mentale, et son impact est considérable. Comme notre sentiment de valeur est souvent lié à notre capacité à subvenir à nos besoins et à ceux de nos proches, l’instabilité financière peut avoir une incidence sur notre estime de soi et notre bien-être émotionnel. Bien que l’instabilité financière ne soit souvent pas le fruit direct de nos efforts dans la vie, une certaine perception culturelle veut qu’elle le soit. Les personnes confrontées à une instabilité financière peuvent considérer que cette perception constitue un reflet de leur identité, ce qui peut avoir une répercussion négative sur leur santé mentale.
De quoi devez-vous tenir compte?
L’inquiétude financière est fortement liée à notre bien-être émotionnel et mental. Cependant, la société en fait un sujet tabou, ce qui fait qu’il est difficile pour les gens d’en parler entre eux. Il est utile de trouver des moyens de répondre aux préoccupations d’une personne en matière d’instabilité financière en formulant nos idées de manière à ne pas jeter le blâme sur sa capacité à fournir ou à gagner un revenu régulier afin de pouvoir obtenir l’aide dont elle a besoin. Étant donné que l’instabilité financière a une grande influence sur la façon dont une personne se perçoit, assurez-vous de vérifier fréquemment comment elle se sent pendant cette période de confusion.
Engagement d’une conversation de soutien
Adoptez un état d’esprit adéquat
Engagez la conversation dans un esprit de soutien. Soyez attentif à vos propres intentions cachées, comme le fait de vouloir corriger ou influencer la personne. Évitez les déclarations du type « vous », par exemple : « vous faites toujours... ». Elles donnent souvent à la personne le sentiment d’être jugée ou critiquée. Soyez curieux et gardez à l’esprit que vous ne savez rien de ses expériences.
Questions pour vérifier votre état d’esprit :
- Quelles sont mes hypothèses sur cette situation?
- Comment vais-je exclure ces hypothèses de la conversation et me montrer conciliant?
- Qu’est-ce que j’espère accomplir en engageant cette conversation?
- Comment puis-je éviter que ma soif de résultat n’interfère avec ma capacité à apporter du soutien?
Relevez
Relevez les changements de comportement qui ne sont pas typiques de la personne et posez-lui des questions à leur sujet. Ne formulez pas d’hypothèses ou d’opinions sur les raisons de ces changements. Si vous vous trompez, la personne peut être découragée de poursuivre la conversation.
Exemples d’amorces de conversation pour signaler une anomalie :
- « J’ai relevé que tu as mentionné ne pas te sentir bien physiquement ces derniers temps. Est-ce que ça va ? Selon toi, qu’est-ce qui perturbe ta santé? »
- « J’ai relevé que tu as mentionné que tu étais très stressé ces derniers temps et que cela t’affecte. Je voudrais t’aider; s’il te plaît, dis-moi ce qui se passe dans ta vie. »
- « J’ai relevé que tu as dit que tu te sentais inutile. Est-ce que ça va? Je suis inquiet. »
Préparation de l’intervention
Toutes les conversations de soutien ne permettent pas de comprendre comment vous pouvez aider une personne. N’oubliez pas que l’objectif d’une conversation de soutien est de comprendre ses besoins et souhaits, et aussi de savoir si elle est disposée à recevoir de l’aide. Les lignes directrices ci-dessous peuvent vous aider à vous préparer à intervenir lorsque la personne est ouverte ou non à une discussion.
Lorsque la personne ne semble pas ouverte à la discussion – une réponse de fermeture :
Tout le monde n’est pas à l’aise pour répondre à des questions sur ses sentiments ou sur les raisons de son changement de comportement. Vous pouvez obtenir des réponses évasives, comme « Je vais bien » ou « Ça ne te regarde pas ». Dans ce cas, vous pouvez réitérer votre préoccupation et leur laisser une ouverture à laquelle ils pourront avoir recours lorsqu’ils seront prêts.
- « Je m’inquiétais pour toi et je voulais savoir ce qui ne va pas. Si tu dis que tu vas bien, je te fais confiance. Si la situation change, je suis là pour te soutenir si tu as besoin de moi. »
Si la conversation de soutien s’arrête là, vous devriez vous sentir bien d’avoir remarqué le problème de la personne et de vous être informé de son bien-être. Essayez de ne pas vous sentir personnellement concerné par la réponse ou le ton, même si la conversation ne mène nulle part. Il faut du courage pour engager ce genre de conversation, et il ne vous appartient pas de forcer cette personne à remarquer ou à modifier son comportement.
Lorsque la personne semble être ouverte à la discussion – une réponse d’ouverture :
Si la personne confirme que ses sentiments ou les circonstances de sa vie ont effectivement changé, vous avez réussi à engager une conversation de soutien.
Vous pourriez alors poursuivre en ces termes :
- « Dis-m’en davantage. Je veux mieux comprendre ce que tu vis. »
Continuez à vous conformer aux lignes directrices ci-dessous pour engager une conversation de soutien.
Poursuite de la conversation
Écoutez attentivement
Écoutez attentivement si la personne ne se sent pas soutenue ou ne parvient pas à satisfaire ses besoins. Lorsqu’elle a fini de parler, assurez-vous d’avoir bien entendu en reformulant sa déclaration et en lui demandant si vous l’avez bien comprise.
Exemples d’« écoute attentive » dans la conversation :
- « Je comprends que tu te sens mal physiquement à cause de tes soucis d’argent. Est-ce exact? »
- « Tu veux dire que l’argent est une source de conflit entre toi et ton partenaire et qu’il vous cause beaucoup de stress. Est-ce bien cela? »
- « Il semble que tu as de profonds sentiments de malaise, tels que la culpabilité et la honte, à propos de ta situation financière actuelle. Est-ce exact ? »
Mettez en évidence les points forts
Mettez en évidence les points forts que vous voyez chez la personne. Il peut s’agir, par exemple, du courage ou de la persévérance dont elle a fait preuve pour faire face à la situation qu’elle vient de vous exposer.
Exemple de « mise en évidence des points forts » dans la conversation :
- « Je suis heureux que tu te sentes à l’aise pour me faire part de ces préoccupations. Cela demande du courage et tu n’as pas à y faire face tout seul. »
Déterminez le soutien
Déterminez le soutien que la personne souhaite obtenir et indiquez-lui les ressources pertinentes. N’insistez pas sur le soutien ou les ressources qu’elle ne veut pas ou qu’elle n’est pas prête à accepter.
Exemples de « détermination du soutien » dans la conversation :
- « Tu as souligné la nécessité de faire face aux [sentiments ou symptômes physiques] que tu éprouves pendant cette période de vulnérabilité, alors comment puis-je t’aider au mieux en ce moment? »
- « Je peux t’aider à trouver des ressources pour faire face à cette situation. Cela te serait-il utile? »
*Remarque : Si vous avez des limites sur la façon dont vous pouvez apporter votre soutien, soyez précis sur ce que vous pouvez faire. L’offre de soutien doit être réaliste et correspondre à vos propres capacités et au temps dont vous disposez. Sinon, parlez de ce qu’il est réaliste pour vous deux de faire en ce moment pour créer un changement dans la vie de la personne.
Élaborez un plan d’action
Élaborez un plan d’action avec la personne pour exploiter ses points forts. Ensuite, faites un suivi régulier et ajoutez d’autres ressources lorsqu’elle est prête. Donnez un calendrier précis ou expliquez comment vous allez la soutenir
Exemple d’« élaboration d’un plan d’action » dans la conversation :
- « Je suis très heureux que nous ayons eu cette conversation, dans laquelle tu as mentionné quelques éléments que tu souhaites explorer pour créer un changement dans ta vie. Je te ferai part de mon offre de soutien durant la semaine prochaine. »
Merci pour votre soutien! Vous avez pris le temps d’apprendre à engager une conversation qui permet à votre proche ou ami de savoir que vous faites attention à lui et que vous vous souciez de son bien‑être. En montrant votre intérêt, vous pouvez l’aider à évaluer s’il doit continuer dans la même voie ou apporter des changements à certains éléments de sa vie. Pour certains, cela peut être le début d’un parcours nécessitant une aide supplémentaire de services de soutien ou de professionnels.
Ressources supplémentaires
Pour être un soutien efficace, il est utile de mieux comprendre ce que vit votre proche ou ami. Consultez ces ressources pour mieux cerner le contexte de leurs expériences :
- Ressources pour les aidants naturels
- Stress financier
- Ressources en matière de santé
- Sources de revenus si vous n’êtes pas en mesure de travailler
- https://www.canada.ca/fr/agence-consommation-matiere-financiere/services/mieux-etre-financier-travail/stress-impacts.html
- https://gtdebtsolutions.com/2020/01/29/the-link-between-your-money-and-your-mental-health/ (disponible en anglais seulement)