Une personne qui vous est chère a de la difficulté à maîtriser sa colère

Questions et stratégies pour vous aider à engager une conversation de soutien lorsqu’une personne qui vous est chère a de la difficulté à maîtriser sa colère.

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Ce sujet fait partie d’une série de sujets de la bibliothèque de conversations de soutien. Avant d’engager la conversation, passez en revue les directives, y compris ce que vous devez faire si vous vous inquiétez pour la sécurité d’une autre personne.

Que remarquez-vous?

Vous remarquez qu’une personne qui vous est chère a du mal à gérer sa colère. Elle présente peut-être des signes physiques accrus lorsqu’elle est en colère, comme un visage rouge, de la transpiration, un poing ou une mâchoire serrés ou une respiration rapide. Elle peut aussi être agitée lorsqu’elle est en colère, ce qui l’amène à faire des mouvements répétitifs. La personne semble peut-être menaçante; elle claque des portes, empiète sur l’espace d’autrui ou profère des menaces. Dans la conversation, elle peut montrer des signes subtils, tels que de l’empathie pour d’autres personnes qui commettent des actes violents ou manifestent la volonté d’en finir.

Que devez-vous savoir?

La colère est une émotion humaine normale, et tout le monde en fait l’expérience tout au long de sa vie. La colère peut être préjudiciable à notre santé et à nos relations lorsque nous l’entretenons pendant de longues périodes. La colère est généralement le signe que quelque chose ne va pas et qu’il faut y remédier. Elle représente également un autre état émotionnel sous-jacent. Généralement, la colère provient d’un sentiment de peur, de perte ou de tristesse, qui active la lutte, la fuite ou le blocage de la réaction du corps. Lorsque nous sommes en colère, le corps réagit physiologiquement (augmentation du rythme cardiaque, respiration rapide, transpiration, tension musculaire ou cerveau embrumé). Bien que la colère d’une autre personne puisse être difficile à gérer, il est important de comprendre que cette personne a probablement l’impression que ses besoins ne sont pas satisfaits, ou qu’un changement dans sa vie a créé du stress et de la peur. Une bonne écoute à son égard permet de déterminer l’origine de sa colère ou de valider ses sentiments.

De quoi devez-vous tenir compte?

Aborder la colère d’une personne alors qu’elle est en colère n’est pas le moment approprié pour clarifier ces sentiments. Bien qu’il soit important de clarifier les sentiments de colère d’une personne pendant une période plus calme, il faut tenir compte de ces mises en garde :

Il ne convient pas d’aborder la colère d’une personne pour clarifier ces sentiments alors qu’elle est encore fâchée. Bien qu’il soit important de clarifier les sentiments de colère d’une personne pendant une période plus calme, il faut tenir compte de ces mises en garde :

  • Il ne faut jamais écarter une menace.
  • Prévoyez un plan d’action pour faire face à la colère d’autrui – n’y réagissez pas.
  • Soyez conscient de la façon dont vous vous sentez, de la situation et d’une éventuelle dégradation de la conversation.

Soyez toujours prêt à vous désengager si la conversation semble évoluer trop vite et si l’autre personne a une capacité limitée à entendre et à voir ce qui se passe réellement. Lorsque vous abordez la colère d’une autre personne, assurez-vous de bien montrer que vous comprenez que ses sentiments peuvent être le résultat de la peur ou d’une perte dans sa vie.

Engagement d’une conversation de soutien

Adoptez un état d’esprit adéquat

Engagez la conversation dans un esprit de soutien. Soyez attentif à vos propres intentions cachées, comme le fait de vouloir corriger ou influencer la personne. Évitez les déclarations du type « vous », par exemple : « vous faites toujours... ». Elles donnent souvent à la personne le sentiment d’être jugée ou critiquée. Soyez curieux et gardez à l’esprit que vous ne savez rien de ses expériences.

Questions pour vérifier votre état d’esprit :

  • Quelles sont mes hypothèses sur cette situation?
  • Comment vais-je exclure ces hypothèses de la conversation et me montrer conciliant?
  • Qu’est-ce que j’espère accomplir en engageant cette conversation?
  • Comment puis-je éviter que ma soif de résultat n’interfère avec ma capacité à apporter du soutien?

Relevez

Relevez les changements de comportement qui ne sont pas typiques de la personne et posez-lui des questions à leur sujet. Ne formulez pas d’hypothèses ou d’opinions sur les raisons de ces changements. Si vous vous trompez, la personne peut être découragée de poursuivre la conversation.

Exemple d’amorces de conversation pour signaler une anomalie :

  • « J’ai remarqué récemment que tu sembles plus souvent en colère. Peux-tu m’aider à comprendre ce que tu vis? »

Préparation de l’intervention

Toutes les conversations de soutien ne permettent pas de comprendre comment vous pouvez aider une personne. N’oubliez pas que l’objectif d’une conversation de soutien est de comprendre ses besoins et souhaits, et aussi de savoir si elle est disposée à recevoir de l’aide. Les lignes directrices ci-dessous peuvent vous aider à vous préparer à intervenir lorsque la personne est ouverte ou non à une discussion.

Lorsque la personne ne semble pas ouverte à la discussion – une réponse de fermeture :

Tout le monde n’est pas à l’aise pour répondre à des questions sur ses sentiments ou sur les raisons de son changement de comportement. Vous pouvez obtenir des réponses évasives, comme « Je vais bien » ou « Ça ne te regarde pas ». Dans ce cas, vous pouvez réitérer votre préoccupation et leur laisser une ouverture à laquelle ils pourront avoir recours lorsqu’ils seront prêts.

  • « Je m’inquiétais pour toi et je voulais savoir ce qui ne va pas. Si tu dis que tu vas bien, je te fais confiance. Mais si la situation change, je suis là pour te soutenir si tu as besoin de moi. »

Si la conversation de soutien s’arrête là, vous devriez vous sentir bien d’avoir remarqué le problème de la personne et de vous être informé de son bien-être. Essayez de ne pas vous sentir personnellement concerné par la réponse ou le ton, même si la conversation ne mène nulle part. Il faut du courage pour engager ce genre de conversation, et il ne vous appartient pas de forcer cette personne à remarquer ou à modifier son comportement.

Lorsque la personne semble être ouverte à la discussion – une réponse d’ouverture :

Si la personne confirme que ses sentiments ou les circonstances de sa vie ont effectivement changé, vous avez réussi à engager une conversation de soutien.

Vous pourriez alors poursuivre en ces termes :

  • « Dis-m’en davantage. Je veux mieux comprendre ce que tu vis. »

Continuez à vous conformer aux lignes directrices ci-dessous pour engager une conversation de soutien.

Poursuite de la conversation

Écoutez attentivement

Écoutez attentivement si la personne ne se sent pas soutenue ou ne parvient pas à satisfaire ses besoins. Lorsqu’elle a fini de parler, assurez-vous d’avoir bien entendu en reformulant sa déclaration et en lui demandant si vous l’avez bien comprise.

Exemples d’« écoute attentive » dans la conversation :

  • « Je comprends que tu as l’impression [que tes besoins ne sont pas satisfaits, que personne ne t’écoute, que tu es stressé par les nouveaux changements dans ta vie ou que tu as peur]. Est‑ce bien cela? »

Mettez en évidence les points forts que vous voyez chez la personne. Il peut s’agir, par exemple, du courage ou de la persévérance dont elle a fait preuve pour faire face à la situation qu’elle vient de vous exposer.

Exemple de « mise en évidence des points forts » dans la conversation :

  • « Je suis reconnaissant que tu m’aies fait part de ce qui provoque ta colère. Cela démontre un grand courage. »

Déterminez le soutien

Déterminez le soutien que la personne souhaite obtenir et indiquez-lui les ressources pertinentes. N’insistez pas sur le soutien ou les ressources qu’elle ne veut pas ou qu’elle n’est pas prête à accepter.

Exemples de « détermination du soutien » dans la conversation :

  • « Tu as souligné la nécessité de faire face [aux sentiments de peur, de stress ou de perte]; alors, comment puis-je te soutenir au mieux en ce moment? »
  • « Je peux t’aider à trouver des ressources utiles pour y remédier. Cela te conviendrait-il? »

*Remarque : Si vous avez des limites sur la façon dont vous pouvez apporter votre soutien, soyez précis sur ce que vous pouvez faire. L’offre de soutien doit être réaliste et correspondre à vos propres capacités et au temps dont vous disposez. Sinon, parlez de ce qu’il est réaliste pour vous deux de faire en ce moment pour créer un changement dans la vie de la personne.

Élaborez un plan d’action

Élaborez un plan d’action avec la personne pour exploiter ses points forts. Ensuite, faites un suivi régulier et ajoutez d’autres ressources lorsqu’elle est prête. Donnez un calendrier précis ou expliquez comment vous allez la soutenir. 

 Exemple d’« élaboration d’un plan d’action » dans la conversation :

  • « Je suis très heureux que nous ayons eu cette conversation, dans laquelle tu as mentionné quelques points que tu souhaites aborder pour créer un changement dans ta vie. Je te ferai part de mon offre de soutien durant la semaine prochaine. »

Merci pour votre soutien! Vous avez pris le temps d’apprendre à engager une conversation qui permet à votre proche ou ami de savoir que vous faites attention à lui et que vous vous souciez de son bien‑être. En montrant votre intérêt, vous pouvez l’aider à évaluer s’il doit continuer dans la même voie ou apporter des changements à certains éléments de sa vie. Pour certains, cela peut être le début d’un parcours nécessitant une aide supplémentaire de services de soutien ou de professionnels.

Ressources supplémentaires

Pour être un soutien efficace, il est utile de mieux comprendre ce que vit votre proche ou ami. Consultez ces ressources pour mieux cerner le contexte de leurs expériences :

Iris the DragonJessica GrassMary Ann Baynton