Statistiques sur la santé et la sécurité psychologiques

Les données de recherche qui montrent l’efficacité de la santé et de la sécurité psychologiques en milieu de travail. Les statistiques relatives aux coûts de l’absentéisme, de l’invalidité et des troubles de santé mentale sont également incluses.

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La santé et la sécurité psychologiques

Recherche en santé mentale Canada propose un tableau de bord interactif en ligne qui vous permet d’explorer les résultats de l’enquête menée auprès de 5 505 travailleurs canadiens en 2023 à l’aide de l’évaluation Protégeons la santé mentale au travailMC (Samra et al., 2009-2020), concernant la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail.

Les statistiques suivantes illustrent l’impact positif de la Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail (La Norme) sur les organisations qui l’ont adoptée, par opposition à celles qui ne l’ont pas adoptée.

  • Dans les organisations qui appliquent la Norme, 5 % des employés estiment que leur milieu de travail est psychologiquement malsain, comparativement à celles qui ne l’appliquent pas et où 13 % des employés estiment que leur milieu de travail est psychologiquement malsain ou dangereux (Ipsos Reid, 2017a).
  • Dans les organisations qui appliquent la Norme, les employés qui vivent ou qui ont vécu des problèmes de dépression s’absentent moins souvent du travail (7,4 jours par année) que les employés des organisations qui n’appliquent pas la Norme (12,5 jours)(Ipsos Reid, 2017a) .
  • 26,3 % des répondants syndiqués et 23,2 % des répondants non syndiqués ont mentionné que leur organisation participait activement à la mise en œuvre de la Norme ou aux efforts continus visant à maintenir et à améliorer les éléments clés de la Norme (Ipsos Reid, 2017a).
  • Il est nécessaire que les milieux de travail investissent dans des initiatives faisant la promotion d’une santé mentale positive en milieu de travail, d’une part, pour réduire la détresse psychologique en général et, d’autre part, pour protéger les employés contre l’impact négatif du stress lié au travail (Page et al., 2014).

La compétence des gestionnaires a une incidence sur la santé mentale des employés

  • Les facteurs fréquemment cités comme étant très stressants ou relativement stressants incluent la frustration à l’égard d’une mauvaise gestion (54 %) et le manque d’appui de la part des gestionnaires (47 %) (Mind, 2014).
  • 43 % des employés aimeraient que la haute direction et les ressources humaines leur fournissent davantage de soutien (Mind, 2014).
  • Un sondage de 2021 mené auprès de 5 500 travailleurs canadiens par Recherche en santé mentale Canada a révélé que seuls 39 % des répondants sentent que leur employeur leur ont donné les outils requis pour répondre aux demandes psychologiques de leur poste (Recherche en santé mentale Canada, 2022). 
  • Quatre gestionnaires sur cinq considèrent qu’ils doivent intervenir auprès d’un employé qui présente des signes de dépression. Alors que 55 % des gestionnaires ont déclaré être déjà intervenus, seul un gestionnaire sur trois a signalé posséder une formation qui lui permettait d’intervenir (Ipsos Reid, 2012) .
  • 65 % des gestionnaires estiment qu’ils pourraient faire leur travail plus efficacement s’ils pouvaient mieux gérer les employés en détresse (Ipsos Reid, 2012) .
  • 63 % des gestionnaires aimeraient bénéficier d’une meilleure formation pour faire face à ce type de situation (Ipsos Reid, 2012) .

La santé mentale : un enjeu qui touche le milieu de travail

  • La Commission de la santé mentale du Canada a constaté qu’au cours d’une semaine donnée, 500 000 Canadiens s’absentent du travail en raison d’un problème de santé psychologique (Howatt et al., 2022).
  • 70 % des employés canadiens sont préoccupés par la santé et à la sécurité psychologiques au travail et 14 % sont d’avis que leur milieu de travail n’est ni sain ni sécuritaire (Wang et Karpinski, 2016).
  • Des données cohérentes montrent que certaines situations au travail, y compris l’insécurité professionnelle et le manque de valorisation et de respect au travail, sont associées à un risque accru de troubles mentaux courants (Harvey et al., 2017) .
  • 47 % des travailleurs canadiens sont d’accord pour dire que leur travail constitue la partie la plus stressante de leur journée (Morneau Shepell, 2017).
  • 16 % des travailleurs canadiens indiquent que leur lieu de travail représente une source fréquente ou continue de dépression, d’anxiété ou d’autres troubles de santé mentale (Ipsos Reid, 2013) .
  • 38,6 % des employés disent qu’ils n’informeraient pas leur gestionnaire actuel s’ils avaient un trouble de santé mentale (Dewa, 2014) .
  • 82 % des employés aux prises avec des troubles de santé mentale disent que ceux-ci ont des répercussions sur leur travail, alors que seulement 53 % des employés ayant des problèmes de santé physique affirment ressentir l’impact de ces derniers sur leur travail (Miller, 2006) .
  • De nombreuses études révèlent que les employés sont plus créatifs et qu’ils sont capables d’atteindre un rendement supérieur au travail lorsqu’ils évoluent dans un environnement professionnel sain sur le plan de la santé mentale (Lowe, 2014) .

Les problèmes de santé mentale touchent de nombreux Canadiens

  • Un Canadien sur cinq (sept millions) est personnellement touché par la maladie mentale au cours d’une année donnée (Smetanin et al., 2011) , mais seulement la moitié de ces personnes (un Canadien sur dix), auront recours à des services de santé pour des troubles de l’humeur et d’anxiété chaque année (Mcrae et al., 2016) .
  • À elle seule, la dépression se classe désormais au même rang que l’hypertension artérielle comme principal motif de consultation médicale (Morneau Sheppell, 2016).
    • La majorité des médecins (63 %) considèrent que la dépression, les troubles anxieux et les troubles de stress sont les problèmes qui affichent la plus forte croissance depuis trois ans (Morneau Sheppell, 2016).
  • La plupart des maladies mentales se déclarent avant l’âge adulte et se poursuivent tout au long de la vie (Royal College of Psychiatrists, 2010). Il est cependant presque toujours possible d’améliorer la santé mentale, ce qui peut :
    • améliorer la productivité
    • améliorer le fonctionnement social
    • améliorer la qualité de vie
    • réduire les comportements à risque pour la santé
    • améliorer la santé physique
    • prolonger l’espérance de vie

La santé mentale est liée à la santé physique

  • Des liens directs ont été constatés entre le stress perçu au travail et cinq types de cancer particuliers (cancer du poumon, du côlon, du rectum et de l’estomac, et lymphome) (Blanc-Lapierre et al, 2017).
  • Les épisodes de stress prolongés augmentent de 150 % le risque de maladies coronariennes (Steptoe & Kivimäki, 2013).
  • Il existe un lien entre un large éventail de troubles mentaux et l’asthme apparu à l’âge adulte ainsi que les ulcères d’estomac (Scott et al., 2013) .
  • L’obésité a été associée au trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et à la dépression (Halfon et al., 2013) .
  • 50 % des personnes hospitalisées en raison d’une affection cardiaque présentent des symptômes de dépression, et 25 % d’entre elles voient leurs symptômes évoluer vers un trouble dépressif majeur (Miller, 2006) .
  • Les patients atteints d’un diabète de type 1 ou de type 2 présentent deux fois plus de risques d’être atteints d’une dépression que les personnes n’ayant pas de diabète (Anderson et al., 2001).
  • Les résultats des recherches suggèrent que les facteurs psychosociaux contribuent grandement au développement de l’hypertension artérielle (Ben-Schlomo et Kuh, 2002).
  • 71 % des adultes ont signalé au moins un symptôme de stress, tel qu’un mal de tête ou un sentiment d’accablement ou d’anxiété (Centers for Disease Control and Prevention, 2019).

Les coûts liés à l’absentéisme et à l’invalidité

  • Les problèmes de santé et les maladies psychologiques sont la première cause d’invalidité au Canada (Wang et Karpinski, 2016).
    • Environ 30 % des demandes d’invalidité de courte et de longue durée au Canada sont attribuées à des problèmes de santé mentale et à des maladies mentales (Howatt et al., 2022).
    • Chaque année, les sociétés canadiennes subissent une perte de productivité estimée à 16,6 milliards de dollars, du fait que les travailleurs qui se déclarent malades par suite de problèmes de santé mentale (Mercer, 2018).
    • Plus de la moitié des organisations qui affirment offrir des programmes de mieux-être et qui en mesurent les répercussions ont enregistré une diminution de l’absentéisme et une hausse des pourcentages de viabilité financière, de productivité et de satisfaction des employés (Wang et Karpinski, 2016).
  • Selon un rapport de Dewa et al (2009), les employés de l’Ontario qui ont reçu des soins appropriés ont eu de moins longues périodes d’invalidité de courte durée.
    • Pour chaque tranche de cent personnes, cela représente une économie en prestations d’invalidité de 50 000 $ (environ 500 $ par personne) (Dewa et al., 2009) .
  • Les coûts associés à la mise en place de mesures d’adaptation raisonnables visant la santé mentale sont souvent assez bas, la plupart étant inférieurs à 500 $ par personne (Job Accommodation Network, 2013).
  • La dépression et l’anxiété comptent parmi les nombreux troubles de santé mentale et, à elles seules, coûtent environ 49,6 milliards de dollars par année à l’économie canadienne (Le Conference Board du Canada, 2016).
  • 40 % des Canadiens ont affirmé que des troubles mentaux ont perturbé leur vie (Ipsos Reid, 2017b).
  • 17 % des Canadiens ont indiqué s’être absentés du travail ou de l’école pour des raisons personnelles liées à leur santé mentale(Ipsos Reid, 2017b) .
  • 8 % des Canadiens ont indiqué s’être absentés du travail pour aider un membre de la famille ou un ami proche aux prises avec un trouble mental (Ipsos Reid, 2017b) .

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Ressources supplémentaires

Références

  1. Anderson, R. J., Freedland, K. E., Clouse, R. E., et Lustman, P. J. (2001). The prevalence of comorbid depression in adults with diabetes: a meta-analysis. Diabetes care, vol. 24 no 6, p. 1069-1078.

  2. Ben-Shlomo, Y., et Kuh, D. (2002). A life course approach to chronic disease epidemiology: conceptual models, empirical challenges and interdisciplinary perspectives. International journal of epidemiology, vol. 31 no 2, p. 285-293.

  3. Blanc-Lapierre, A., Rousseau, M. C., Weiss, D., El-Zein, M., Siemiatycki, J., et Parent, M. É. (2017). Lifetime report of perceived stress at work and cancer among men: A case-control study in Montreal, Canada. Preventive medicine, vol. 96, p. 28-35.

  4. Centers for Disease Control and Prevention (2018). Mental health in the Workplace. Centers for Disease Control and Prevention. https://www.cdc.gov/workplacehealthpromotion/tools-resources/workplace-health/mental-health/index.html

  5. Dewa, C. S. (2014). Worker attitudes towards mental health problems and disclosure. The international journal of occupational and environmental medicine, vol. 5 no 4, p. 175.

  6. Dewa, C. S., Hoch, J. S., Carmen, G., Guscott, R., et Anderson, C. (2009). Cost, effectiveness, and cost-effectiveness of a collaborative mental health care program for people receiving short-term disability benefits for psychiatric disorders. The Canadian Journal of Psychiatry, vol. 54 no 6, p. 379-388.

  7. Halfon, N., Larson, K., et Slusser, W. (2013). Associations between obesity and comorbid mental health, developmental, and physical health conditions in a nationally representative sample of US children aged 10 to 17. Academic pediatrics, vol. 13 no 1, p. 6-13.

  8. Harvey, S. B., Modini, M., Joyce, S., Milligan-Saville, J. S., Tan, L., Mykletun, A., ... et Mitchell, P. B. (2017). Can work make you mentally ill? A systematic meta-review of work-related risk factors for common mental health problems. Occupational and environmental medicine, vol. 74 no 4, p. 301-310.

  9. Howatt, B., Bradley, B., Adams, J., Mahajan, S., et Kennedy, S. (2018). Understanding mental health, mental illness and their impacts in the workplace. La Commission de la santé mentale du Canada. Morneau Shepell.

  10. Ipsos Reid (2012). Great West Life Centre for Mental Health in the Workplace Mental Health in the Workplace Research. https://www.ipsos.com/sites/default/files/publication/2012-10/5807-ppt.pdf

  11. Ipsos Reid (2013). Two in Ten (16%) Working Canadians Say Their Place of Work is Frequently the Source of Feelings of Depression, Anxiety or Other Mental Illness. Ipsos Reid. https://www.ipsos.com/en-ca/two-ten-16-working-canadians-say-their-place-work-frequently-source-feelings-depression-anxiety-or 

  12. Ipsos Reid (2017a). Workplaces that are Implementing the National Standard of Canada for Psychological Health and Safety in the Workplace Described by Employees as Psychologically-Safer Environments. Ipsos Reid. https://www.ipsos.com/en-ca/news-polls/workplaces-implementing-national-standard-canada-psychological-health-and-safety-workplace 

  13. Ipsos Reid (2017b). Public perspectives: Ipsos’ 3rd annual Canadian Mental Health Check up. Ipsos Reid. https://www.ipsos.com/en-ca/knowledge/society/public-perspectives-ipsos-3rd-annual-canadian-mental-health-check

  14. Job Accommodation Network (2013). Workplace Accommodations: Low Cost, High Impact. https://www.odenetwork.com/wp-content/uploads/2022/08/Workplace_Accommodations_Low_Cost_High_Impact.pdf 

  15. McRae, L., O’donnell, S., Loukine, L., Rancourt, N., et Pelletier, C. (2016). Report summary-mood and anxiety disorders in Canada, 2016. Health promotion and chronic disease prevention in Canada: research, policy and practice, vol. 36 no 12, p. 314.

  16. Miller, M.C. (2006). Mind and mood after a heart attack. Could psychiatric treatment save the lives of heart patients? Harv Ment Health Lett., p. 1–3.

  17. Mind (2014). Yougov Survey.

  18. Morneau Shepell (2016). Workplace Mental Health Priorities: 2016 A Morneau Shepell Research Group Report.

  19. Morneau Shepell (2017). Morneau Shepell découvre un lien entre le changement organisationnel et les congés de maladie physique et mentale. Cision. https://www.newswire.ca/fr/news-releases/morneau-shepell-decouvre-un-lien-entre-le-changement-organisationnel-et-les-conges-de-maladie-physique-et-mentale-611631215.html

  20. Page, K. M., Milner, A. J., Martin, A., Turrell, G., Giles-Corti, B., et LaMontagne, A. D. (2014). Workplace stress: what is the role of positive mental health?. Journal of occupational and environmental medicine, vol. 56 no 8, p. 814-819.

  21. Recherche en santé mentale Canada (2022). La santé et la sécurité psychologiques dans les milieux de travail canadiens : Rapport de janvier 2022. https://www.mhrc-rsmc.ca/sante-et-securite-psychologiques-dans-les-milieux-de-travail-canadiens

  22. Royal College of Psychiatrists (2010). No health without public mental health: The case for action. Position statement PS4/2010.

  23. Smetanin, P., Briante, C., Khan, M., Stiff, D., et Ahmad, S. (2012). The life and economic impact of major mental illnesses in Canada: Economic impact of major mental illnesses in Canada.

  24. Steptoe, A., et Kivimäki, M. (2013). Stress and cardiovascular disease: an update on current knowledge. Annual review of public health, vol. 34 no 1, p. 337-354.

Mary Ann Baynton