Gérer sa dépendance au travail

L’information et les stratégies proposées ici ont pour but de vous aider à éviter d’adopter des comportements de dépendance au travail. Il ne s’agit pas d’un traitement ou d’un conseil médical.

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Les comportements de dépendance pourraient inclure la consommation de substances, les jeux d’argent, la pornographie ou les jeux vidéo. Les comportements de dépendance au travail pourraient entraîner des mesures disciplinaires ou la perte de l’emploi. 

L’information et les stratégies proposées ici ont pour but de vous aider à éviter d’adopter des comportements de dépendance au travail. 

Bien que le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances fournisse de précieux renseignements sur la dépendance, nous nous concentrerons plus particulièrement sur l’adaptation au travail. 

Si vous êtes en situation de crise et que vous vous trouvez au Canada, appelez ou envoyez un texto au 988.

Les répercussions du stress au travail

La plupart des activités professionnelles impliquent nécessairement un certain niveau de stress. Chacune de ces conditions peut contribuer au stress au travail :

      • peu ou pas de contrôle sur vos tâches;
      • longues heures;
      • fatigue;
      • isolement;
      • faible satisfaction au travail;
      • peu de supervision ou de réglementation;
      • conflit;
      • situations stressantes en dehors du travail.

Lorsque vous êtes stressé, votre envie d’adopter des comportements de dépendance est plus susceptible d’être déclenchée. Il se peut que vous éprouviez ce qui suit :

      • de l’agitation;
      • de l’émoi ou de la frustration;
      • des symptômes physiques tels que des maux de tête, des tremblements ou des maux d’estomac;
      • de la colère ou de l’agressivité;
      • de la fatigue;
      • de la transpiration.

Lorsque vous êtes distrait par des envies, il est très difficile de vous concentrer sur quoi que ce soit d’autre, y compris sur votre travail. Il n’y a pas de solution rapide pour gérer ces envies – il faut du temps, de l’engagement et, le plus souvent, une aide professionnelle pour surmonter la consommation de substances. Ne soyez pas dur avec vous-même si vous éprouvez des envies. De nombreuses personnes et options sont à votre disposition pour vous aider.

Déclencheurs au travail

La première étape consiste à reconnaître les éléments déclencheurs. Il s’agit d’éléments susceptibles d’augmenter votre niveau de stress et de vous inciter à adopter des comportements de dépendance. Dressez une liste des types de déclencheurs que vous rencontrez. Il en existe deux types : les déclencheurs internes et les déclencheurs externes.

      • Les déclencheurs internes se trouvent à l’intérieur de vous-même. 
        • Vous pourriez ressentir une envie soudaine d’adopter des comportements de dépendance sans en comprendre la raison; cependant, si vous vous arrêtez pour y réfléchir, vous constaterez peut-être que cette envie a été déclenchée par une pensée, une émotion négative ou une sensation physique telle qu’un malaise.
      • Les déclencheurs externes sont des personnes, des lieux, des choses ou des moments de la journée où vous êtes conditionné à ressentir le besoin d’adopter des comportements de dépendance. 
        • Par exemple, votre patron vous crie après à cause d’un retard d’échéance, c’est l’heure de votre pause cigarette de 15 h ou vos collègues parlent d’aller boire un verre après le travail.

Six stratégies d’adaptation 

Une fois que vous connaissez vos déclencheurs, vous pouvez choisir des actions qui vous aideront à faire face à vos envies. En disposant à l’avance de plusieurs stratégies, vous serez prêt à faire face à ces envies au travail lorsqu’elles se feront sentir. Voici quelques suggestions, mais tout ce qui fonctionne pour vous peut faire partie de votre approche:

      • Évitez. Si vous savez que vos collègues prévoient de se rendre au bar local le vendredi pour un cinq à sept, éloignez-vous physiquement de cette conversation avant qu’elle n’ait lieu. Peut-être avez-vous des collègues qui fument du tabac ou de la marijuana pendant leurs pauses. Si c’est le cas, il serait peut-être préférable de leur expliquer que passer du temps avec eux à ces occasions est un facteur déclenchant pour vous.
      • Rappelez-vous pourquoi vous voulez lutter contre cette envie. Avez-vous une relation ou une raison personnelle vous motivant à devenir en bonne santé? Cherchez-vous à atteindre un objectif ou à obtenir une récompense qui nécessite la sobriété? Vous pouvez vous créer un aide-mémoire pour vous faciliter la tâche, comme une liste dans votre téléphone, ou une photo de vos proches, des vacances de rêve, etc.
      • Distrayez-vous. Faites une promenade, buvez un verre d’eau, prenez une collation, mettez de la musique, jouez à un jeu sur votre téléphone ou changez de pièce ou de tâche si possible. Faites ce qu’il faut pour diriger votre attention sur autre chose que l’envie..
      • Parlez-en. Avez-vous un ami de confiance au travail ou accès à un conseiller du programme d’aide aux employés (PAE) que vous pouvez consulter pour parler de votre envie? Ou y a-t-il un ami ou une personne en dehors du travail que vous pouvez appeler pendant une pause? Il peut s’agir d’un parrain des Alcooliques Anonymes (AA) ou d’une personne jouant un rôle similaire. Vous pouvez même en parler à vous-même. Dites-vous : « Mon envie ne me définit pas », « Je me sens mal à l’aise en ce moment, mais ce n’est pas grave » ou « J’ai déjà surmonté cette épreuve et je le ferai à nouveau ».
      • Patientez. Les envies passent. Si vous sentez que c’est une option pour vous, vous pouvez aussi simplement surfer sur la vague de l’envie jusqu’à ce qu’elle soit passée. Reconnaissez que ce que vous vivez est normal et temporaire, et ne vous culpabilisez pas. Respirez et rappelez-vous que l’envie passera.
      • Mettez-le par écrit. Dans un journal, sur une feuille de papier ou sur un appareil, laissez-vous aller à écrire votre flux de conscience. Cela signifie que vous écrivez toutes les pensées qui vous viennent à l’esprit. Ne vous préoccupez pas de l’orthographe ou de la ponctuation, ne vous inquiétez pas si vos pensées vont dans tous les sens ou même si vous écrivez « Je ne sais pas quoi écrire ». Commencez simplement à écrire, et il se peut que vous découvriez la raison de votre envie ou que vous vous distrayiez suffisamment longtemps pour qu’elle disparaisse. Vous pourriez également écrire sur d’autres sujets, comme les raisons pour lesquelles vous voulez arrêter ou combattre l’envie et ce que sera votre vie lorsque vous y parviendrez.

Il y a aussi des choses que vous pouvez faire au quotidien dans le cadre d’une approche de bien-être, par exemple :

      • sortez marcher et sentez l’air sur votre visage;
      • pratiquez le yoga, la boxe ou une autre forme d’activité physique que vous aimez;
      • apprenez à faire de la méditation et de la visualisation;
      • concentrez-vous sur ce dont vous pouvez être reconnaissant, plutôt que sur ce qui n’est pas idéal;
      • apprenez à gérer vos réactions au stress. La ressource Gérer le stress présente de nombreuses stratégies utiles;
      • essayez d’éviter de côtoyer des amis qui consomment, ainsi que des environnements ou des situations qui sont des facteurs déclenchants pour vous;
      • traitez toute autostigmatisation, honte ou culpabilité que vous pourriez encore ressentir.

Soutiens potentiels au travail

Il peut arriver que vous ayez besoin d’un soutien supplémentaire pour gérer votre dépendance. C’est bien ainsi. En fait, obtenir un soutien professionnel est plus susceptible de vous aider que d’essayer de vous débrouiller seul.

Au travail, vous pouvez avoir accès à ce qui suit :

      • Des avantages, dont les suivants :
        • des services de soutien externes, tels que traitement des dépendances, conseillers, thérapie ou médicaments;
        • une couverture d’invalidité de courte ou de longue durée et un processus de retour au travail pour quand vous serez prêt;
        • un programme d’aide aux employés (PAE) qui peut fournir des conseils confidentiels et gratuits;
      • des services de guidance ou de mentorat;
      • le soutien par les pairs d’une personne ayant vécu l’expérience de la dépendance.

Additional resources

Mary Ann Baynton